L'humain au cœur de l'économie: au-delà du calculable

" Un grand appel d'air: celui de l'intuition, prendre ce risque pour créer du nouveau. Et vivre à nouveau.
Oui vivre: c'est de cela qu'il s'agit, car lorsque nous acceptons à ce point de réduire notre champ de conscience pour mettre en œuvre des décisions au nom des seuls raisonnements et des supposées injonctions économiques, lorsque nous ignorons ou feignons d'ignorer les enjeux sociaux, culturels, naturels des décisions que nous prenons en tant qu'acteurs économiques, nous nous mettons en exil de nous-mêmes, exclus de notre propre conscience, de ce qui fait l'humain de notre humanité.
 Redécouvrir l'essence sous-jacente de l'économie, la vie souterraine, secrète qui coule dans nos veines de nos décisions, de nos arbitrages, de nos sentiments, de nos sensations, redécouvrir la relation en tant qu'essence même de l'agir [et de la Praxis] économique, accepter, chercher la confrontation à l'altérité et les choix auxquels elle nous conduit en conscience, se laisser glisser dans le flux de la vie qui vient d'avant nous et nous traverse vers un futur sur lequel nous n'avons pas de prise: voilà l'enjeu d'une phénoménologie économique, qui seule, au risque de tâtonner, pourra nous mettre sur le chemin d'une réconciliation avec nous-mêmes."

Emmanuel Faber. Chemins de traverse. Vivre l'économie autrement. Albin Michel 2011, pp 32-33.

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