L'ombre de Moscou sur la France : ingérences russes, de l'Ukraine aux affaires intérieures françaises enquête du Washington Post

Publié le 30/12/2023 - article original en Anglais rédigé par Catherine Belton - The Washington Post


L'article du Washington Post met en lumière les efforts de la Russie pour saper le soutien français à l'Ukraine, comme le révèlent des documents et des entretiens avec des responsables européens de la sécurité et des personnalités politiques d'extrême droite.


Quelles preuves sont présentées dans l'article pour étayer les efforts de la Russie pour saper le soutien français à l'Ukraine ?


L'article fournit plusieurs éléments de preuve pour étayer les efforts de la Russie pour saper le soutien français à l'Ukraine :


1. Soutien financier : L'enquête a soulevé des questions sur le fait de savoir si le Rassemblement national (anciennement Front national) avait reçu un "soutien matériel" de la Russie en échange de son soutien à ses positions, notamment par le biais de prêts organisés par Jean-Luc Schaffhauser pour financer le parti et la campagne présidentielle de Marine Le Pen en 2017. Le premier prêt, de 9,4 millions d'euros en 2014, provenait directement d'une banque russe, tandis que le second, de 8 millions d'euros en 2017, était d'origine plus “mystérieuse” via une banque d'Abou Dhabi. 


2. Influence politique : un rapport du parlement français souligne le rôle de Thierry Mariani au sein de l'Association Dialogue Franco-Russe, un think tank parisien fondé par le gouvernement russe, qui a longtemps été un carrefour pour promouvoir les vues du Kremlin. Le rapport met également en question les fréquentes visites de Mariani en Russie et son rôle d'observateur électoral qui entérine les votes organisés par les séparatistes soutenus par Moscou dans la région orientale ukrainienne du Donbass. En outre, Mariani a dirigé les délégations du Rassemblement national en Crimée, la péninsule ukrainienne illégalement annexée par la Russie en 2014.


3. Ingérence numérique : Les responsables français ont détecté une tentative russe d'attiser les tensions entre les communautés juive et musulmane de France à la suite de l'invasion de Gaza par Israël. Cela comprenait l'arrestation d'un couple moldave pour avoir peint des centaines d'étoiles de David dans les rues de Paris, soupçonné d'agir sur les instructions d'un homme d'affaires moldave pro-russe. En outre, plus de 1 000 bots ont été détectés amplifiant les photos des étoiles de David, que les autorités françaises ont attribué à "une nouvelle opération d'ingérence numérique russe contre la France".


4. Campagne de désinformation : Le rapport final du Parlement français a déclaré que la Russie mène une campagne de désinformation à long terme en France, cherchant à défendre et à promouvoir les intérêts russes et à polariser la société démocratique française. Le rapport a mis en évidence le rôle du Rassemblement national, constatant que le parti "entretient de nombreux liens privilégiés avec le Kremlin" et avait effectivement agi comme "un canal de communication" pour ses points de vue.


Ces éléments de preuve démontrent collectivement les efforts multiformes de la Russie pour saper le soutien français à l'Ukraine par des moyens financiers, politiques et numériques, ainsi que par une campagne de désinformation soutenue.


Quelles sont les implications des efforts croissants de la Russie pour saper le soutien français à Kyiv sur le conflit en cours en Ukraine ?


Les implications des efforts croissants de la Russie pour saper le soutien français à Kyiv sur le conflit en cours en Ukraine sont importantes et potentiellement de grande portée. Quelques-unes des principales implications sont :


1. Affaiblissement du soutien international à l'Ukraine : La France est un acteur clé de l'Union européenne, et son soutien à l'Ukraine a été crucial pour maintenir la pression internationale sur la Russie afin qu'elle mette fin à son agression en Ukraine. Si la Russie réussit à saper le soutien français à Kyiv, elle pourrait affaiblir la détermination de la communauté internationale à soutenir l'Ukraine, rendant plus difficile pour l'Ukraine de résister à l'agression russe.


2. Renforcement des forces pro-russes en Europe : Les efforts de la Russie pour saper le soutien français à l'Ukraine font partie d'une stratégie plus large visant à renforcer les forces pro-russes en Europe. S'ils aboutissent, cette stratégie pourrait conduire à l'émergence d'un bloc de pays pro-russes en Europe, ce qui pourrait saper l'unité et la cohésion de l'Union européenne.


3. Escalade du conflit en Ukraine : Si la Russie perçoit qu'elle a réussi à saper le soutien français à Kyiv, elle pourrait tenter d’intensifier son agression en Ukraine. Cela pourrait conduire à une nouvelle détérioration de la situation sécuritaire en Ukraine, avec des conséquences potentiellement graves pour la région et au-delà.


4. Atteinte à la démocratie française : Les efforts de la Russie pour saper le soutien français à Kyiv font partie d'une campagne plus large visant à saper la démocratie en Europe. S'ils aboutissent, cette campagne pourrait porter atteinte à la démocratie française, la rendant plus vulnérable à l'influence et à l'ingérence russes.


Dans l'ensemble, les implications des efforts croissants de la Russie pour saper le soutien français à Kyiv sont importantes et potentiellement de grande portée, avec des conséquences potentiellement graves pour le conflit en cours en Ukraine, l'unité et la cohésion de l'Union européenne, et la santé de la démocratie française.


Quelle a été la réponse du gouvernement français jusqu'à présent ?


La réponse du gouvernement français aux efforts croissants de la Russie pour saper le soutien français à Kyiv a été “multifacette” et traduit une prise de conscience de la gravité de la situation. Quelques réponses clés incluent :


1. Enquête et commission parlementaire : Le Parlement français a mené une enquête de six mois sur l'ingérence étrangère dans le processus politique français, qui s'est concentrée sur les activités du Kremlin. Le rapport final de l'enquête a déclaré que la Russie mène une campagne de désinformation à long terme en France, cherchant à défendre et à promouvoir les intérêts russes et à polariser la société démocratique française. Le rapport a mis en évidence le rôle du Rassemblement national, constatant que le parti "entretient de nombreux liens privilégiés avec le Kremlin" et avait effectivement agi comme "un canal de communication" pour ses points de vue.


2. Déclarations publiques et avertissements : Les responsables français ont publiquement mis en garde contre l'ingérence de la Russie dans les affaires intérieures françaises. Le chef de la politique étrangère de l'Union européenne, Josep Borrell, a mis en garde contre les dangers de l'aggravation des inégalités et des menaces sécuritaires en Europe, déclarant que les élections au Parlement européen pourraient être "aussi dangereuses que les élections américaines", motivées par la "peur" en réponse à ces défis.


3. Détection et attribution de campagnes de désinformation : Les autorités françaises ont détecté et attribué des campagnes de désinformation à la Russie, comme la tentative d'attiser les tensions entre les communautés juive et musulmane de France à la suite de l'invasion de Gaza par Israël. Le gendarme numérique de l'État, Viginum, a attribué l'effort à "une nouvelle opération d'ingérence numérique russe contre la France", visant à exploiter les crises internationales pour semer la confusion et créer des tensions en France et en Europe.


4. Reconnaissance des liens du Rassemblement national avec le Kremlin : L'enquête parlementaire a mis en évidence les liens privilégiés du Rassemblement national avec le Kremlin et son rôle de canal de communication des points de vue russes. Cette reconnaissance souligne la prise de conscience par le gouvernement des liens du parti avec la Russie et de son impact potentiel sur la politique française.


Quelles sont les conclusions de Viginum ?


Viginum, le gendarme numérique de l'État français, a mené des enquêtes et attribué des campagnes de désinformation à la Russie, ce qui a conduit aux conclusions clés suivantes :


1. Attribution de campagnes de désinformation : Viginum a attribué des campagnes de désinformation à la Russie, notamment une tentative d'attiser les tensions entre les communautés juive et musulmane de France après l'invasion de Gaza par Israël. Le gendarme a détecté plus de 1 000 bots amplifiant des photos d'étoiles de David peintes dans les rues de Paris, qu'il a qualifiées de "nouvelle opération d'ingérence numérique russe contre la France", visant à exploiter les crises internationales pour semer la confusion et créer des tensions en France et en Europe.


2. Lien avec des réseaux de désinformation russes : Viginum a noté que les bots détectés dans la campagne de désinformation étaient liés à un réseau de désinformation russe connu sous le nom de Recent Reliable News (RRN), qui produit du contenu visant à saper les positions des gouvernements occidentaux sur la guerre en Ukraine. Les sites Web de RRN ont également servi de véhicule à une opération russe connue sous le nom de Doppelgänger, qui a cloné et usurpé les sites de grandes marques médiatiques occidentales pour produire de faux contenus, dépeignant notamment l'Ukraine comme un État nazi et fustigeant les sanctions contre la Russie comme nuisibles aux économies européennes.


3. Identification d'entreprises russes : Viginum a accusé deux entreprises russes, Struktura et Social Design Agency, d'être derrière l'opération Doppelgänger, soulignant encore davantage l'implication directe d'entités russes dans des activités de désinformation ciblant la France et l'Europe. 


En résumé, les conclusions de Viginum comprennent l'attribution de campagnes de désinformation à la Russie, le lien de ces campagnes avec des réseaux russes de désinformation, et l'identification d'entreprises russes spécifiques impliquées dans des opérations de désinformation ciblant la France. Ces conclusions soulignent les efforts du gendarme pour détecter et exposer l'ingérence russe dans les affaires intérieures françaises.


Liste des entités mentionnées dans l'article :


1. Russie  

2. France

3. Rassemblement national (anciennement Front national), un parti politique d'extrême droite en France

4. Ukraine

5. Union européenne (UE)

6. Président Emmanuel Macron

7. Fiona Hill, ancienne directrice pour la Russie au sein du Conseil de sécurité nationale du président américain Donald Trump

8. Thierry Mariani, député européen et voix éminente sur la Russie au Rassemblement national

9. Association Dialogue Franco-Russe, un think tank parisien fondé par le gouvernement russe  

10. Nicolas Lerner, ancien chef de l'agence de renseignement intérieur française

11. Banque d'Abou Dhabi

12. Éric Zemmour, un homme politique français d'extrême droite

13. Alto Intelligence, une société de cybersécurité

14. Couple moldave arrêté pour avoir peint des centaines d'étoiles de David dans les rues de Paris

15. Recent Reliable News (RRN), un réseau russe de désinformation

16. Struktura et Social Design Agency, deux entreprises russes accusées par Viginum d'être derrière l'opération Doppelgänger

17. Sylvie Kauffmann, directrice de la rédaction du journal Le Monde et auteure du livre récent « Les Aveuglés »


Note de l'auteur: le résumé et la traduction de l'article original ont ete obtenu en associant les fonctions des applications IA ChatPDF et Claude AI d'ANTHROP\C

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